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Comment peut-on être Flamand ?

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À Bruxelles, à l’auberge de jeunesse Van Gogh, réveillé en pleine nuit par deux petites Bataves en goguette qui ne peuvent apparemment pas pioncer sans s’être récuré à fond les gencives et les aisselles avant, je me mets à réfléchir à ce qui me manquerait le plus si je quittais la France pour venir m’installer ici. En dehors des blagues de Le Pen à la radio ou à la télé, tout ce qui a trait à l’esprit français en général et qu’on ne trouve plus guère que dans les bibliothèques et les musées désormais.

La bouffe française ? Bah, à Bruxelles comme à Paris on vend tout ce qu’il faut sur les marchés africains pour faire la meilleure tambouille. Sauf de la bonne barbaque, peut-être. Faudrait que j’essaie la chèvre, il paraît que c’est pas dégueu. Pourquoi je ferais pas une sorte de tajine à la chèvre et aux topinambours ? Et j’ai répéré un bouquiniste près de la Place du Jeu de Balle qui m’a l’air d’être aux petits oignons.

Ah, il y a le Louvre… Sans doute… mais le musée royal de Bruxelles compte quand même quelques Brueghel, quelques Rubens, un Champaigne. On doit pouvoir tenir le coup assez longtemps avec quelques Brueghel, quelques Rubens et un Champaigne. Sans compter les De Clerck de Notre-Dame de La Chapelle des Sablons.

Je me sens mal dans ma France. Émigrer un peu me ferait du bien. Je crois que le climat d’une monarchie héréditaire, même récente, me conviendrait mieux que le climat délétère qui règne en France où chacun semble prêt à dénoncer son voisin pour islamisme, pédophilie, appartenance à l’église de Scientologie, révisionnisme, machisme, homophobie, lepénisme, tabagisme, que sais-je encore ?

Voilà, donc je lance une sorte d’appel à témoins. Il y a peut-être ici quelqu’un qui connaît Bruxelles à fond, ses avantages et ses inconvénients ? L’atroce intonation flamande en est un, d'inconvénient, mais compensé par le fait que les jeunes Bataves sont toutes parfaitement polyglottes.

Commentaires

  • Pour un lecteur de Baudelaire, vous avez le goût du paradoxe !

  • Plus que ça, je fréquente des Belges qui lisent Baudelaire. L'un d'eux me dit à propos des Belges qui aiment pisser en société, usage brocardé par Baudelaire, que c'est pure vérité.

    Je n'ai pas osé lui demander si ce que dit le poète sur les femmes belges qui passent leurs journées à frotter leur trottoir mais ne se frottent jamais le cul était vrai aussi. En présence de sa femme, il ne m'aurait sans doute pas répondu sincèrement.

    Baudelaire lui-même est paradoxal. Il se fait héberger à Bruxelles par la femme de Hugo, comme il a été embauché pour donner des conférences en Belgique, mais ça ne l'empêche pas de conchier Victor (absent).

  • [Tu peux goûter de la chèvre grillée avec une bonne assiétée de bananes plantain frites dans une espèce de petite cantine vers l'église Saint-Bernard, le "babylone", rue Affre. Je confirme, ça sent pas terrible mais c'est très bon.]

  • Comme Renaud, jamais à la traîne d\'une resistance de luna park, s\'y est mis, je crois que vous avez oublié la dénonciation pour boboïsme dans votre liste des tares françaises. Mais peut-être était-ce dans le \"que sais-je encore?\".

  • Mon petit Lapinos,

    Adèle, la femme de Victor [Hugo] devait dire encore bien pis sur son mari que le brave Charles [Baudelaire] ...

  • Bonne idée, les bananes. Je pensais à des abricots ou des dattes, mais pas à des bananes. Je retiens le "Babylone". Tu veux l'adresse d'un restau où on fait un bon stoemp-saucisse à Bruxelles, en échange ?

    (Ton copain veut nous faire croire que les bobos vivent le martyre, mais qui est-ce qui dénonce les bobos à part moi ?)

  • Je te conseillerais la chèvre en ragoût, Lapin, la chaire est vraiment très tendre..

  • Ah Lapin, tout le monde dénonce les bobos depuis des années ! Vous croyez que Renaud aurait fait une chanson, sinon? Rassurez-vous, cher enfant, vous n'êtes pas seul. Et ne craignez pas de vous adresser aux grandes personnes.

  • Oui pour Renaud j'ai remarqué, mais dès qu'il s'est rendu compte que son public risquait de se vexer, il s'est excusé. Et puis c'était pas bien méchant. Et à part Renaud ?

  • Oh ! La femme belge a fort évolué : à présent, elle ne frotte même plus son trottoir...

  • Hep Slothorp, je t'ai reconnu! Et de fait tu as raison. Lapinos tu pourras trouver des piles de débats oiseux à souhait sur la définition du mot "bobo" sur le web, notamment par des gauchistes bon teint, de vrais bourges AOC, mais aussi, évidemment, par des réacs et des anars de gauche.

    Je veux bien ton adresse sinon Lapin, même si hélas, je n'aurai pas de si tôt l'occasion de retourner à Bruxelles. J'y suis allée qu'une fois, mais j'avais beaucoup aimé les brasseries, l'urbanisme bordélique de la ville, puis les belges, évidemment. Je sais pas pourquoi, c'est peut-être parce qu'ils ont un côté exotique pour une bigourdane, mais j'ai de l'affection pour les belges, les lillois et les gens du nord en général.

  • C'est marrant ça, il y a quelques mois j'ai failli déménager en Belgique flamande, mais pas à Bruxelles ; ce n'est pas encore exclu même si pour l'instant on laisse tomber. Mais je préfèrerais choisir mon camp, d'une certaine façon, et être française chez les Flamands que francophone à Bruxelles, où déjà il y a la petite colonie de fonctionnaires européens et assimilés, et où ensuite entre Belges on passe le temps à ne pas vouloir, ou vouloir, ou ne pas savoir si on veut être compatriotes... et où quand on cherche sa route pour ne pas être envoyé dans la mauvaise direction il faut prévenir qu'on n'est pas wallon (vécu). Si j'étais vous je courrais à Anvers, donc, par exemple. Toutes les villes sont très proches les unes des autres en train, à pied ou à cheval dans ce petit pays. Si j'étais moi j'irais plutôt à Louvain mais c'est vraiment petit pour vous je crains (cela dit ça déborde d'étudiantes fêtardes pour ceux qui aiment).

    Que j'aime la Belgique !

  • Bon, comme jai pas beaucoup de temps parce que je travaille (c\'est scandaleux, non?), je copie-colle quelques liens, en guise d\'exemples :

    http://listes.rezo.net/archives/cip-idf/2005-01/msg00005.html

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bourgeois-boh%C3%A8me

    http://www.liberation.fr/opinions/courrier/204864.FR.php

    http://bd.krinein.com/Dupuy-et-Berberian-critiquent-les-bobos-pour-Telerama--14537.html


    Où la notion a une forte connotation péjorative. Je passe sur les multiples blogs qui pensent dénoncer héroïquement une vaste campagne de boboïsation mais ne font que découvrir l\'eau tiède. Mais bon, éternel débat, et puis il est connu que vous n\'avez pas besoin de lire quoi que ce soit pour déjà savoir ce qui est juste et bon. Quand on a la grâce, rien de plus déplaisant que de s\'abaisser à justifier ses anathèmes. Alors, je passe. Reprenons sur Bruxelles.

  • T'es mignonne, Pim, mais c'est pas moi qui la cherche, la définition du bobo. Bobos de gauche ou bobos de droite (les pires), je veux leur botter le cul et j'ai pas besoin de définition pour ça.

    Allez, vu que je suis pas rancunier, je te file mon adresse, c'est "Aux trois Chicons", rue des Renards, c'est la porte à côté de chez toi.

  • Ah non, mais ils ne font pas que débattre de la définition, j'en parle parce que tous sont bien d'accord pour taper dessus, quelle que soit la définition. C'est tellement confortable de taper sur un concept, c'est pratique, on se fache avec personne au moins. La preuve c'est que sur ce point les ennemis jurés, arrivent à se mettre d'accord. Même maintenant qu'on en parle - attention je suis prise de fulgurance (ouais, rien que ça) -, je crois que le mec qui a inventé les bobos, dans tout les sens du termes était un grand altruiste, tout le monde est d'accord pour dire que c'est moche, y compris les principaux intéressés.

  • Et merci pour l'adresse Lapinou, mais j'aurais préféré que tu m'expédies quelques bonnes bouteilles de bière par la poste. A quand un nouveau jeu?

  • Je demande qui est-ce qui dénonce les bobos et tout ce qu'on me réplique c'est quatre vagues bafouilles sur internet ?

    Allez, je vais vous aider un peu. En réalité la cible c'est parfois "Télérama". Laurent Gerra a ridiculisé ce magazine aussi prétentieux que nul destiné aux femelles bobos, c'est vrai. De temps en temps, "Charlie Hebdo" se moque aussi de "Télérama" pour faire oublier que Cabu est devenu le dessinateur officiel de la Mairie de Paris et que Sfar, Schwartz et Sattouf ne sont pas très crédibles en dessinateurs anars.

    Mais Laurent Gerra et "Charlie Hebdo" ça ne pèse pas lourd face au "Monde", "Libé", "Madame Figaro", "Elle", "Paris-Match", les six chaînes de télé, une dizaine de radios, des centaines de films, bref tout l'arsenal médiatique qui défend le mode de vie des bobos et leurs fétiches, l'hédonisme sous plastique, le pin's humanitaire, la philosophie absconse, le téléphone portable, la Coupe du Monde de football, l'art contemporain, le cinéma subventionné…

  • Merci de tes conseils, Nadine, mais c'est mal me connaître que de penser que je puisse survivre en territoire flamand très longtemps. Je ne suis pas assez courageux pour ça. Pourquoi pas au Danemark tant que t'y es ?

    Pour ce qui est des villes secondaires, j'ai déjà une préférence marquée pour Namur et son église baroque, entre autres. (Inutile de répandre ce truc que j'aurais un penchant pour les étudiantes fêtardes, Nadine, alors que j'aime largement mieux les boulangères sages.)

  • Des noms j'arrête pas d'en donner, Pim, m'échauffe pas encore ou c'est des canettes vides que je vais t'envoyer !

  • \"en guise d\'exemples\", disais-je : suffit de lire avant de faire la leçon (merci pour Telerama, pensez donc, j\'étais pas au courant). Sinon vos exemples, ca étend le groupe bobo à 95% de la population ayant une activité sexuelle. ET c\'est vrai qu\'à ce compte-là, j\'en suis un : je mets des preservatifs quand je suis célibataire, j\'utilise un téléphone portable, je regarde certains matchs de la Coupe du monde de football et je lis de la philosophie (absconse pour qui ne s\'y intéresse pas). Pour le reste, je ne m\'y retrouve pas, mais enfin, c\'est déjà bien assez monstrueux. En tout cas ça suffit à vous démanger le pied, d\'après ce qu\'on comprend. On vous imagine passer toute votre journée à bourrer de coups aux fesses l\'insolente armée des bobos, comme vous le promettez si elegamment. C\'est pour soigner les fractures conséquentes que vous êtes allé vous reposer chez nos amis Flamands?
    Malheureusement, de Belgique, je ne connais que le ring et un petit village près de Namur où j\'avais été si bien reçu. C\'était assez surréaliste, d\'ailleurs, comme quoi les images toutes faites se vérifient parfois.

  • Parle-nous plutôt du Mondial de l'Auto, triomphe du Bobo chic et choc !

  • Pour quoi faire ? Pourquoi est-ce que vous mettez des préservatifs lorsque vous êtes célibataire ? Pour vous entraîner ?

  • Hého, je te dis ce que je lis par ailleurs sur les bobos, toi tu personnifie, je sais bien, en plus de taper à la cantonade pour le plaisir. Tu pourrais faire un concours du bobo d'or tiens, pour des bouteilles de chimay je serais prète à dire que j'achète les inrocks, même que je le lis, et même s'il le faut j'irai jusqu'à dire que le copyleft et la licence globale, c'est l'diabl'.

  • Lapin,
    Les boulangères sages n'enfournent qu'aux heures de labeur. C'est vraiment ce que vous aimez ?

  • Trois question d\'un coup : le programme a eu un bug, dites donc ! A faire l\'innocent, aussi, vous n\'êtes pas raisonnable.

  • Ah oui, et puis je conteste le chiffre de 95 %. Peut-être 95 % des bobos, après tout vous témoignez que vous en portez même quand vous êtes seul, c'est dire si le civisme des bobos va loin, mais dans la population normale, ce sont les agences de propagande gouvernementale qui le disent elles-mêmes et réclament plus de subventions, la proportion n'est que de 60 %.

  • C'est ce bon Jean-Claude Tergal (c'est bobo ça tiens ?) qui en a toujours un enfilé sur lui (de préservatif), au cas où ! "Et puis ça fait des économies de slip" !

    Pim non non s'il y a un concours, pas de triche possible : par exemple il faudrait prouver qu'on lit les Inrocks, et puis comme ça le jury devrait aussi s'en tartiner la lecture, histoire que les épreuves en soient pour de vrai. (Avant que ça devienne hebdomadaire je devais être bobo aussi, enfin certains mois, j'avoue j'avoue. Mais il y a prescription.)

    La langue n'est (vous le dites dans votre note) pas un problème avec ces polyglottes merveilleux que sont les flamands. Et le climat est aussi atroce de chaque côté de la frontière linguistique - et les flamands ont une façon exquise de prononcer le néerlandais. Et pour ce qui est de la mentalité, l'ambiance me donne l'impression d'être plus délètère en Wallonie qu'en France, mais je ne suis peut-être pas objective. Enfin vous nous raconterez !

    (La boulangère ça est vraiment une icône irrésistible, bien plus tout et tout que la petite étudiante, c'est sûr... alors une boulangère belge, avec les gros seins et les jolies jambes qui sont tellement plus fréquents là-haut... ça est trop beau pour être vrai, presque, je suppose. Cela fait quelque temps que je n'y suis pas retournée, mais il y avait rue Monsieur-le-Prince au bistrot Polidor une patronne avec un physique droit sorti d'Astérix chez les Belges, vraiment, forte poitrine grosses fesses mais tonique comme pas une, très maîtresse femme, un personnage au physique comme au moral, j'espère qu'elle va bien.)

  • Mon dieu, mais comme vos vilains sarcasmes obligent à la pesanteur ! On peut être célibataire et deux au lit. C\'est quand on forme un couple qu\'on peut s\'accorder pour ne plus porter de préservatif. Que voulez-vous, c\'est atroce, mais les bobos ont des relations sexuelles avant le mariage.

  • "T'es mignonne, Pim, mais c'est pas moi qui la cherche, la définition du bobo."

    Je confirme, je suis celle qui la cherche, cette définition. Avant, je croyais qu'un bobo, c'était un riche qui votait à gauche et qui prenait le temps de vivre. En vous lisant, je vois que c'est un peu plus compliqué.

  • Pim, Nadine, j'ai bien envie de vous dire d'aller vous faire voir chez les Grecs ! On ne pas causer sérieusement deux minutes avec vous. Quand même, Nadine, expliquez-moi cette histoire de Flamands et de néerlandais qui n'est pas très claire, les deux qualificatifs sont presque synonymes.

  • Très bien, Justine, inutile de vous compliquer la vie. Moi je me passionne pour les questions sociales, c'est pour ça que je développe un peu le sujet.

    Par exemple je ne sais pas si vous connaissez cette catégorie de personnes qui rêvent d'être aristocrates, de porter un patronyme ancien, etc. C'est assez répandu, surtout dans l'Ouest de la France. Ces gens-là finissent souvent par être plus aristocrates que des aristocrates. Eh bien chez les bobos c'est la même chose, il y a une catégorie de personnes qui n'ont pas les moyens de vivre dans les quartiers chics où vivent les bobos, mais ils rêveraient de pouvoir le faire et ils adoptent les goûts, les idées politiques, les fétiches des bobos, que Renaud décrit un peu dans sa chanson.

    Après il y a aussi les bobos de droite. On pourra en parler une autre fois si ça vous intéresse, Justine.

  • Mais les Flamands ce sont les gens et la langue qu'ils parlent le néerlandais, enfin je crois (bien qu'il existe des Flamands francophones, comme Jacques Brel par exemple) ; pas de piège ni de finasserie. Mais les Belges néerlandophones ne prononcent pas cette langue de la même façon que les Hollandais, et je préfère la manière belge. Vous savez tout !

  • Tiens donc, c'est bien ce que j'avais compris, alors. Et vous les distinguez nettement ? Comment ? Je veux dire, c'est juste une question d'accent ou quoi ? (Les questions de langues m'intéressent aussi.)

  • Ce qu'on remarque le plus nettement c'est que les Belges roulent les r ; c'est plus doux, plus gentil, plus gai, plus catholique quoi ! Mais comme je ne parle pas cette langue je ne vous renseignerai pas beaucoup hélas. Peut-être, dans un an ou deux, je vivrai là-bas et je pourrai être plus diserte mais là tout de suite je dois me taire. Je ne connais que la langue des annonces immobilières et encore je ne sais pas tout prononcer. Mais par exemple, jardin s'écrit "tuin" et selon où vous êtes on dira "toïne" ou "teun" (c'est très approximatif et sans doute un peu faux, de toute façon en ville je me contenterai d'un jardinet, tuinje).

  • Je suis intrigué par cette peinture archéofuturiste de jeune femme à la blondeur flamande.
    De qui est elle ? de quand date t elle ?
    Est t elle vraiment flamande ?

    Boulangère, non vraiment, je ne crois pas.

  • Ah non, les Hollandais et les Flamands ne parlent pas exactement la même langue ! Le flamand est bel et bien quelque chose de distinct du néerlandais, il en est une forme plus patoisante, plus archaïque en quelque sorte. Ce n'est pas qu'une question d'accent ! C'est réellement un autre vocabulaire, d'autres mots, une autre langue, quoi.
    Et d'ailleurs, en matière d'accent, le fameux "accent belge" qu'on attribue aux Belges francophones est une réalité bien plus complexe : on n'a pas du tout le même accent à Namur, à Bruxelles, ou à Charleroi ; à chaque région son parler.

    Il fallait rétablir cette vérité !

  • Tenez bons les gars on arrive !

  • C'est une veritable croute de toilettes de HLM que vous nous presentez en image, Lapinos !? Vous n'auriez pas prefere un petit Dora Maar peint par Picasso ;-)

    PKK

  • Moi aussi les seuls mots en flamand que je connaisse, c'est du vocabulaire immobilier (te huur). Mais le flamand est pour moi une langue barbare, elle n'est pas mélodique comme l'allemand ou l'anglais. Le français n'est pas mélodique non plus, mais au moins il est rythmique. Les conversations entre Flamands sont pour moi comme des bordées de borborygmes inextricables. C'est d'autant plus bizarre que certains mots flamands ressemblent à l'allemand ou à l'anglais. Il y a comme une altération de l'ordre de celle que les Yankis ont fait subir à l'anglais en prononçant les "t" comme les "d" ? Je serais curieux de savoir combien d'étudiants français étudient cette langue en fac.

    Par ailleurs, Ornemancien, il s'agit d'un œuvre de l'illustrateur anglais John Currin. Comme vous le savez, la nouveauté, que réclame un public de bobos, et que les artistes contemporains promettent, la nouveauté est un leurre. La mode n'est qu'un perpétuel recyclage. Il est donc logique que la peinture figurative revienne un de ces jours au premier plan. Le seul critère des spéculateurs qui font le marché, c'est le fric. Si la peinture figurative se vend bien, et c'est le cas de la peinture de John Currin, on adaptera le discours de propagande à ces nouvelles productions. La caractéristique de l'insane rhétorique moderne, qui abolit les critères solides et permet de causer de Magritte de la même manière que de Frédéric de Champaigne, la caractéristique de cette rhétorique moderne c'est qu'on peut la retourner comme une chaussette en fonction du marché.

    Ce qu'il faudrait, c'est qu'un type comme John Currin, relativement libre par rapport aux diktats des imbéciles de la critique d'art, se dégage complètement de leur emprise. On sent trop dans sa peinture la volonté d'épater les bobos qui gâche une partie de son talent, alors qu'on sent pourtant qu'il y a un vrai artisan derrière ces tableaux, pas un opportuniste comme Lucian Freud.

  • Pardon, John Currin n'est pas anglais mais yanki. C'est comme si je me refusais à admettre qu'un Yanki puisse produire quelque chose qui s'apparente à de l'art. Pourtant il y a Ezra Pound.

  • @Pkk
    Vous incarnez bien le reflet de cette société, qui produit de l'agressivité et de la provocation face au réel talent.
    Soyez donc un peu bienveillant, vous que je sent être un chântre de la tolérance. Et probablement des droits de...........

    Sur un plan ethnologique, je vous déconseille formellement la fréquentation des toilettes des HLM d'aujourd 'hui.
    Vous n' y trouveriez pas ce que vous y cherchez...!

    @Maître Lapin, merci pour cette peinture.
    Ceux qui ont la " profondeur de l'oeil " savent reconnaitre les artistes peintres de talents.

    Je ne connaissait pas du tout ce peintre John Currin, à la belle formation classique. ( on y sent bien l' anglo-saxon )
    Il peut donc tout faire, y compris être un créateur original.
    On perçois bien l' illustrateur dans cette toile. Elle n'est pas si conformiste que cela en y regardant de plus près. Je jouerais volontiers le jeu. Mon coté paîen peut-être ?
    Je vais me pencher sur son oeuvre.
    C'est vrai il peut y avoir des Yankis étonnants, j'en ai eu quelques uns comme clients.
    Ah.. Philippe de Champaigne, le grand révolutionnaire (artistique) de son époque...! La grande école française, haute èpoque.

  • Ornemancien, merci pour le compliment, en revanche je n’ai rien compris a votre intervention. Soyez un peu plus classique dans vos commentaires !


    PKK

  • Ah, Champaigne… si tous nos emprunts belges pouvaient être aussi judicieux. Quant à l'emprunt russe…

    Dora Maar, pourquoi pas, ça dépend lequel, mais j'aime mieux les blondes. Les peintres ne préfèrent-ils pas les blondes ?

  • 12 commentaires sans le mot bobo; il fallait que cela cesse !

  • Vous, vous êtes impatient que je cause enfin des bobos de droite…

  • Une petite question "le bobo" est-il limité à une tranche d'âge, existe-t-i un en-deça et un au-delà qui excluent le bobo ?

  • A part ça internet ça peut-être formidable !
    http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=fulltext&full=celine&num_notice=2&total_notices=39

  • Écoutez, Tlön, quand on arrive à faire croire à la bohême à Saint-Germain-des-Près, il n'y a aucune raison d'être limité par l'âge. La chemise ouverte sur un torse bien épilé se porte facilement jusqu'à soixante-dix balais. Il n'y a pas si longtemps, le bourgeois-bohême finissait par assumer sa bourgeoisie complètement vers quarante ans, lorsqu'il craquait pour le dernier 4x4 à la mode, mais avec la tendance des idées écolos, ça devient plus difficile. Les chaussures de luxe c'est pas bon non plus à cause de Roland Dumas. Reste l'immobilier, une vieille ferme dans le Perche ou quelque chose comme ça.

    Je vous dédie mon dernier billet sur Yann Moix, probablement ce qui se fait de pire en matière de bobo, le bobo-Rastignac en quelque sorte.

  • Comment dois-je le prendre ?
    Pour ne rien vous cacher, mise à part le nom, j'ai découvert une oeuvre du dénommé Moix ( je crois n'avoir jamais lu une ligne - même à la Fnac- de ce garçon) il y a deux jours lors de la diffusion du film Podium par ailleurs très mauvais.

  • Je me doute que vous ne lisez pas Moix, quelques-uns l'achètent, mais personne ne le lit.
    Comme la question des bobos à l'air de vous passionner au moins autant que moi, je vous dédie donc ma critique du Moix.

  • Bah, bobo est un mot très vague dont chacun a sa définition. Pour moi, par exemple, le "bobo de droite" par excellence, c'est Lapinos. Allez comprendre.

  • Pas du tout c'est notre Bobo chrétien !

  • Je partage peut-être certains goûts littéraires des bobos de droite, et encore, je ne donne pas dans le sophisme qui consiste à couper Nimier, Blondin ou Céline de leurs engagements, à distinguer le style de l'homme, ce genre de raisonnements spécieux qui ont pour but, non pas de ne retenir d'un auteur que le meilleur, mais de légitimer une neutralité tout ce qu'il y a de plus lâche et hypocrite. Une lâcheté qui n'est ni celle de Blondin, ni celle de Nimier.
    En quelque sorte les bobos de droite complètent les bobos de gauche. La neutralité des bobos de droite laisse le champ libre à l'engagement des bobos de gauche. Evidemment ça n'a rien à voir avec le dandysme non plus, ou alors celui de l'abbé Mugnier, de Proust ou de Montesquiou, certainement pas celui de Delacroix, Baudelaire ou Barbey.

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